• 26. Être Unique

    Au-delà de la supériorité et de l'infériorité

    Chaque être humain est unique; personne n'est supérieur, personne n'est inférieur. Oui, les gens sont différents.

    Laissez-moi vous expliquer quelque chose, autrement vous me comprendrez mal. Je ne dis pas que les gens sont égaux; personne n'est supérieur, personne n'est inférieur, mais les gens ne sont pas égaux non plus. Les gens sont simplement uniques, incomparables. Vous êtes vous, je suis moi, je dois apporter ma contribution à la vie et vous devez apporter la votre. Je dois découvrir mon être profond et vous devez découvrir votre être profond.

    Lorsque l'infériorité disparaît, tout sentiment de supériorité disparaît lui aussi. Ils vivent ensemble, ils ne peuvent pas être séparés. L'homme qui se sent supérieur se sent inférieur quelque part et l'homme qui se sent inférieur veut se sentir supérieur quelque part. Ils forment une paire; ils sont toujours là ensemble, ils ne peuvent pas être séparés.

    C'est arrivé...

    Un homme très fier, un guerrier, un samouraï vint voir un maître zen. Le samouraï était très célèbre et très connu dans tout le pays, mais en regardant le maître, en regardant sa beauté et la grâce du moment, il se sentit soudain inférieur. Peut-être était-il venu avec le désir inconscient de prouver sa supériorité.

    Il dit au maître: "Pourquoi est-ce que je me sens inférieur ? Il y a un instant tout allait bien, mais en entrant dans votre cour, soudain, je me suis senti inférieur. Jamais je ne me suis senti ainsi auparavant. Mes mains tremblent. Je suis un guerrier, j'ai affronté la mort de nombreuses fois, je n'ai jamais ressenti aucune peur. Pourquoi ai-je peur maintenant ?"

    Le maître dit: "Attends, lorsque tout le monde sera parti, je te répondrai". Les gens défilèrent toute la journée pour voir le maître et l'homme se lassait de plus en plus d'attendre. Le soir lorsque la chambre fut vide et qu'il n'y eut plus personne, le samouraï demanda: "Peux-tu me répondre maintenant ?"

    "Viens dehors" dit le maître.

    C'était une nuit de pleine lune, l'astre se levait tout juste à l'horizon... "Regarde ces arbres" lui dit-il "celui-ci qui s'élance haut dans le ciel et ce petit arbre à côté. Tous les deux ont grandi devant ma fenêtre pendant des années et il n'y a jamais eu aucun problème. Le petit arbre n'a jamais dit au grand: "Pourquoi est-ce que je me sens inférieur à côté de toi ? Comment est-ce possible ?"

    Cet arbre est petit et cet arbre est grand et je n'ai jamais entendu aucun chuchotement".

    "Parce qu'ils ne peuvent pas se comparer" expliqua le samouraï.

    "Alors tu n'as pas besoin de me questionner, tu connais la réponse" lui repondit le maître.

    La comparaison apporte l'infériorité et la supériorité. Lorsque vous ne comparez pas, toute infériorité, toute supériorité disparaissent. Alors vous êtes; vous êtes simplement là. Un petit buisson ou un grand arbre élancé peu importe; vous êtes vous-même. Vous êtes nécessaire. Un brin d'herbe est aussi nécessaire que la plus grande des étoiles. Sans le brin d'herbe Dieu serait moins grand qu'il ne l'est. Le chant du coucou est aussi nécessaire que n'importe quel bouddha; le monde serait moindre, le monde serait moins riche si le coucou disparaissait.

    Regardez autour de vous; tout est nécessaire et toutes choses vont ensemble. C'est une unité organique; personne n'est plus haut et personne n'est plus bas, personne n'est supérieur et personne n'est inférieur. Chacun est incomparable, unique.


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  • 27. Une Bénédiction Déguisée.

    Les fortunes et les malheurs d'un villageois

    Le seul problème avec la tristesse, la désespérance, la colère, le désespoir, l'inquiétude, l'angoisse, la misère, c'est que vous voulez vous débarrasser d'eux. Là est l'erreur; vous allez devoir vivre avec eux.

    Vous ne pouvez pas simplement vous échapper, ils représentent la situation exacte dans laquelle la vie doit s'intégrer et croître. Ce sont les défis de la vie. Acceptez-les; ce sont des bénédictions déguisées.

    Un homme avait un très beau cheval et ce cheval était si rare que même les empereurs avaient demandé à l'homme de le leur vendre - quel qu'en soit le prix - mais il avait refusé. Un matin il s'aperçut que le cheval avait été volé. Le village entier se rassembla pour lui manifester sa sympathie: "Quel malheur !" disaient-ils. "Vous pourriez avoir une fortune, on vous en offrait un tel prix ! Vous étiez têtu et stupide et maintenant le cheval a été volé".

    Le vieil homme rit et leur dit: "Ne dites pas de bêtises ! Dites seulement que le cheval n'est plus dans l'écurie. Laissez passer le temps et alors nous verrons".

    Il arriva qu'après quinze jours le cheval revint et il n'était pas seul; il ramenait de la forêt une douzaine de chevaux sauvages. Le village entier se réunit et ils dirent: "Le vieil homme avait raison ! Son cheval est de retour et il a ramené douze beaux chevaux avec lui. Maintenant il peut gagner autant d'argent qu'il le veut". Ils allèrent vers l'homme et lui dirent: "Pardon ! Nous ne pouvions pas imaginer l'avenir ni les voies de Dieu, mais vous êtes un grand homme ! Vous saviez et vous aviez la vision de l'avenir".

    "Sottises !" leur dit-il. "Tout ce que je sais, c'est que maintenant le cheval est revenu avec douze chevaux; ce qui arrivera demain, personne ne le sait".

    Et le jour suivant il arriva que le fils unique du vieil homme qui essayait de dresser un nouveau cheval tomba et se brisa les jambes. A nouveau tout le village se réunit et ils dirent: "L'on ne peut jamais savoir; vous aviez raison cela s'est avéré être une malédiction. Il aurait mieux valu que le cheval ne revienne pas. Maintenant votre fils restera estropié pour la vie".

    "N'allez pas si vite" dit le vieil homme, "attendez juste de voir ce qui va arriver. Dites seulement que mon fils s'est cassé les jambes, c'est tout !"

    Or il arriva que quinze jours plus tard tous les jeunes hommes du village furent enrôlés de force dans l'armée car le pays entrait en guerre. Seul le fils du vieil homme ne fut pas pris car il était infirme. Tous se réunirent et lui dirent: "Nos fils sont partis ! Au moins vous avez votre fils. Peut-être est-il estropié mais il est ici ! Nos fils sont partis et l'ennemi est beaucoup plus fort; ils vont tous périr. Dans notre vieillesse nous n'aurons personne pour s'occuper de nous, vous avez votre fils et peut-être sera-t-il guéri".

    Le vieil homme leur dit: "Dites seulement que vos fils ont été enrôlés, mon fils n'a pas été pris, mais n'en tirez aucune conclusion".

    Exposez seulement les faits; n'imaginez pas qu'il s'agit d'un malheur ou d'une bénédiction. N'interprétez pas et soudain vous verrez que tout est beau.

     


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  • 28. L'Acceptation de Soi

    La primevère sauvage dans le jardin du roi

    Vous ne pouvez pas vous améliorer. Je ne dis pas qu'il ne peut pas y avoir d'amélioration, souvenez-vous; mais vous ne pouvez pas vous améliorer. Lorsque vous cessez de vous améliorer, la vie vous améliore. Dans cette relaxation, dans cette acceptation, la vie commence à vous caresser, la vie commence à couler à travers vous.

    Personne d'autre ne vous a jamais ressemblé et personne d'autre ne vous ressemblera jamais; vous êtes tout simplement unique, incomparable.

    Acceptez cela, aimez-le, célébrez-le et dans cette vraie célébration vous commencerez à voir le caractère unique des autres et leur beauté incomparable. L'amour n'est possible que lorsqu'il y a une acceptation profonde de soi-même, de l'autre et du monde. L'acceptation crée le milieu dans lequel l'amour grandit, le sol dans lequel l'amour fleurit.

    J'ai entendu dire...

    Un jour un roi entra dans son jardin et trouva les arbres, les arbustes, les fleurs flétris et mourants. Le chêne disait qu'il se mourait parce qu'il ne pouvait pas être aussi grand que le pin. Se tournant vers le pin il le trouva languissant parce qu'il était incapable de porter des grappes comme la vigne et la vigne mourait parce qu'elle ne pouvait pas fleurir comme la rose. Mais il trouva une primevère sauvage toute en fleur et plus fraîche que jamais. Il l'interrogea et il reçut cette réponse:

    "Il m'a paru évident que lorsque tu m'as semé, tu voulais une primevère sauvage; si tu avais désiré un chêne, une vigne ou une rose tu les aurais plantés. Aussi ai-je pensé que puisque tu me plaçais ici je devais faire de mon mieux pour faire ce que tu souhaitais. Je ne peux être autre que ce que je suis et j'essaye de l'être au mieux de mes capacités".

    Vous êtes là parce que l'existence a besoin de vous tel que vous êtes, sinon quelqu'un d'autre occuperait votre place, l'existence ne vous aurait pas placé ici et ne vous aurait pas créé. Tel que vous êtes, vous accomplissez quelque chose d'essentiel, de fondamental.

    Si Dieu avait voulu un Bouddha il aurait pu produire autant de bouddhas qu'il le voulait. Il n'en a produit qu'un seul, c'était suffisant et cela satisfaisait le désir de son cœur, le satisfait pleinement. Depuis lors il n'a pas produit d'autre Bouddha ou d'autre Christ. Au lieu de cela il vous a créé vous; rendez vous compte de l'honneur que vous fait l'univers ! C'est vous qu'il a choisi, non pas Bouddha, ni Jésus, ni Krishna.

    L'on aura davantage besoin de vous... c'est pour cela. En ce moment vous convenez mieux. Leur tâche est finie, ils ont offert leur parfum à l'existence. Maintenant c'est à vous d'offrir le votre. Mais les moralistes, les puritains, les prêtres continuent à vous enseigner, ils continuent à vous rendre fous. Ils disent à la rose: " Deviens un lotus" et au lotus: "Que fais-tu là ? Tu dois devenir autre chose". Ils rendent tout le jardin fou et tout commence à mourir car personne ne peut être un autre, ce n'est pas possible.

    C'est ce qui est arrivé à l'humanité. Chacun fait semblant, l'authenticité s'est perdue, la vérité s'est perdue, chacun essaye de montrer qu'il est quelqu'un d'autre. Regardez-vous; vous feignez d'être quelqu'un d'autre. Vous ne pouvez être que vous-même, il n'y a pas d'autre voie, il n'y en a jamais eu; il n'y a aucune possibilité pour que vous puissiez être quelqu'un d'autre. Vous resterez vous-même; vous pouvez vous en réjouir et vous épanouir ou vous pouvez vous étioler et dépérir si vous le condamnez.


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  • 29. La Gratitude

    Une Nuit sans Abri

    Il arrive un moment où on est capable de ressentir de la gratitude aussi bien pour la douleur que pour le plaisir, sans aucune distinction, sans aucun choix, en ressentant simplement de la reconnaissance quoi qu'il vous soit donné… car si cela nous est donné par Dieu, il doit y avoir une raison. Nous pouvons aimer cela ou ne pas l'aimer, mais cela est nécessaire à notre croissance.

    L'hiver et l'été sont tous deux nécessaires à la croissance. Une fois que cette idée est ancrée dans le cœur, alors chaque moment de la vie est un moment de gratitude. Laissez cela devenir votre méditation et votre prière; remerciez Dieu à chaque instant, pour le rire, pour les larmes, pour tout. Alors vous sentirez monter dans votre cœur un silence que vous n'aviez jamais ressenti auparavant; c'est la félicité.

    La première chose est d'accepter la vie telle qu'elle est. L'acceptation fait disparaître les désirs. En acceptant la vie comme elle est les tensions disparaissent, le mécontentement disparaît; en l'acceptant telle qu'elle est on se sent plein de joie, sans aucune raison ! Lorsque la joie a une raison elle ne va pas durer longtemps. Lorsque la joie est sans raison, elle demeure.

    C'est arrivé dans la vie d'une femme zen très célèbre; elle se nommait Rengetsu… rares sont les femmes qui ont atteint l'éveil par le zen, Rengetsu est l'une de ces rares femmes.

    Elle était en pèlerinage et arriva dans un village au coucher du soleil; elle se mit en quête d'un logement pour la nuit mais les villageois lui fermèrent la porte au nez. Ils étaient opposés au zen. Le zen est si révolutionnaire, si rebelle, qu'il est très difficile de l'accepter. En l'acceptant vous allez être transformé; en l'acceptant vous traverserez le feu; vous ne serez plus jamais le même. Les traditionalistes ont toujours été contre ce qui est vrai dans la religion. La tradition est tout ce qui est faux dans la religion. Il devait certainement s'agir de bouddhistes traditionnels dans cette ville; ils ne permirent pas à cette femme d'y rester et la chassèrent.

    La nuit était froide, la vieille femme n'avait pas d'abri et elle avait faim. Elle dut s'abriter sous un cerisier au milieu des champs. Il faisait vraiment froid et elle ne pouvait pas bien dormir. De plus c'était dangereux; il y avait des animaux sauvages. A minuit elle s'éveilla, transie de froid et elle vit dans le ciel de cette nuit le cerisier en fleur, complètement épanoui, riant au clair de lune.
    Submergée par cette beauté elle se leva et se prosterna en direction du village avec ces mots:

    "Grâce à leur bonté et à leur refus de me loger,

    je me suis trouvée sous les fleurs en cette nuit de lune voilée..."

    Le cœur plein de reconnaissance et de gratitude elle remercia ces gens qui avaient refusé de l'héberger. Autrement elle serait en train de dormir sous un toit et aurait manqué cette bénédiction; ce cerisier épanoui, ce chuchotement avec la lune voilée et ce silence de la nuit, ce profond silence de la nuit. Elle est sans rancune et elle accepte. Non seulement elle accepte la situation, mais elle l'accueille et se sent pleine de reconnaissance.

    L'on devient un bouddha dès l'instant où l'on accepte avec gratitude tout ce que la vie nous apporte.


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  • 30. Ce qui ne Meurt Jamais.

    La mère éplorée et le grain de sénevé.

    Ressentez en vous ce qui ne change pas quoi qu'il arrive autour de vous. Lorsque quelqu'un vous insulte concentrez votre attention sur la partie de vous qui l'écoute, sans rien faire, sans réagir, simplement écouter. Il vous insulte et ensuite quelqu'un d'autre vous loue; écoutez simplement.

    Insulte, louange, honneur, déshonneur, ne faites qu'écouter. Votre périphérie sera troublée, regardez aussi cela, n'essayez pas de le changer. Regardez-le, demeurez au plus profond de votre centre et regardez à partir de ce point. Vous aurez un détachement qui n'est pas forcé, qui est spontané, naturel et une fois que vous aurez cette sensation de détachement naturel, rien ne pourra vous déranger.

    Le mari d'une femme mourut. Elle était jeune et n'avait qu'un seul enfant. Elle voulait réaliser sati, se jeter dans le bûcher funèbre de son mari, mais ce petit enfant l'en empêcha. Elle devait vive pour ce petit enfant.

    Mais le petit enfant mourut, c'était trop. Elle errait comme folle, demandant aux gens : "existe t'il un médecin qui pourrait rendre la vie à mon enfant ? Je ne vivais que pour lui et maintenant toute ma vie est sans intérêt".

    Il arriva que Bouddha vint dans cette ville, aussi les gens lui dirent: "Présente l'enfant à Bouddha. Dis-lui que tu ne vivais que pour cet enfant et qu'il est mort et demande-lui: "Vous êtes un être éclairé si extraordinaire, rappelez-le à la vie ! Ayez pitié de moi".

    Elle alla donc voir Bouddha, mit le cadavre de l'enfant à ses pieds et lui dit: "Rappelez le à la vie. Vous connaissez tous les secrets de la vie, vous êtes parvenu au suprême sommet de l'existence. Ne pouvez-vous pas faire un petit miracle pour une pauvre femme ?"

    "Je le ferai" répondit Bouddha "mais il y a une condition".

    "J'accomplirai n'importe quelle condition" dit-elle.

    Bouddha lui dit: "Voilà la condition; va partout dans la ville et récolte quelques grains de sénevé dans une maison où jamais personne n'est mort".

    La femme ne comprit pas la stratégie; elle alla dans une maison et on lui dit: "Quelques grains de sénevé ? Nous pouvons t'en apporter plusieurs charrettes pleines si Bouddha peut rendre la vie à ton fils, mais nous avons vu tant de morts dans notre famille..." C'était un petit village et elle visita toutes les maisons Chacun était prêt: "Combien de graines voulez-vous ?" Mais la condition était impossible à remplir car ils avaient vu tant de morts dans leurs familles...

    Le soir elle comprit que quiconque est né doit mourir et qu'alors pourquoi remmener l'enfant à la vie ? Il mourrait de nouveau. Mieux vaut rechercher l'éternel, ce qui n'est pas né et ne meurt jamais ? Elle revint les mains vides. Bouddha lui demanda: "Où sont les grains de sénevé ?"

    Elle rit. Le matin elle était venue en pleurs, maintenant elle riait et elle lui dit: "Vous m'avez joué un tour; celui qui est né doit mourir, il n'y a aucune famille dans le monde entier où personne ne soit mort. Aussi, je ne veux plus que mon fils soit ramené à la vie. A quoi bon ? Oubliez l'enfant. Initiez-moi dans l'art de la méditation pour que je puisse entrer dans l'espace d'immortalité, où la naissance et la mort n'ont jamais existées".

    Supprimer les racines du problème, voilà ce que j'appelle un miracle authentique.


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