• 21. La Conscience

    Marie Madeleine et le parfum sans prix

    La société ne cesse de vous dire que la conscience c'est de savoir; que "ceci est juste ou que ceci est faux". Cela finit par s'enraciner, par s'implanter en vous. Vous continuez à le répéter. Cela ne sert à rien, car ce n'est pas la réalité. La réalité c'est votre propre conscience.

    Elle ne donne aucune réponse toute faite au sujet de ce qui est juste ou de ce qui est faux, non; mais aussitôt qu'une situation surgit, n'importe quelle situation, cette conscience vous éclaire et vous savez immédiatement ce qu'il convient de faire.

    Jésus alla visiter la maison de Marie Madeleine. Marie était profondément amoureuse; elle versa du parfum très précieux sur ses pieds, le flacon entier. C'était un parfum rare; on aurait pu le vendre et Judas fit immédiatement remarquer: "Vous devriez interdire aux gens de faire de telles bêtises. C'est du gaspillage et il y a de pauvres gens qui n'ont rien à manger. Nous aurions pu distribuer cet argent aux pauvres !"

    Que répondit Jésus ? Il dit: "Ne t'inquiètes pas de cela. Les pauvres et les affamés seront toujours là, moi je ne serai plus là. Tu pourras toujours les servir, rien ne presse, mais moi je ne serai plus là. Regardes l'amour et non pas le parfum précieux. Regardes l'amour de Marie, son cœur".

    Avec qui allez-vous être d'accord ? Jésus semble être très bourgeois et Judas bon économe. Judas parle des pauvres et Jésus répond simplement: "Je ne serai bientôt plus là, laisse donc son cœur faire ce qu'elle veut et n'y introduit pas ta philosophie". En principe, votre mental sera d'accord avec Judas. C'était un homme très cultivé, sophistiqué, un penseur; pourtant il a trahi, il a vendu Jésus pour trente pièces d'argent. Mais lorsque Jésus fut crucifié il commença à se sentir coupable, sa conscience le tourmentait et il se suicida. C'était un homme bon, il avait une conscience mais il n'avait aucune conscience de lui-même.

    Il faut pouvoir ressentir profondément cette distinction. La conscience est empruntée, enseignée par la société; la conscience de soi est votre accomplissement. La société vous apprend ce qui est juste et ce qui ne l'est pas; faites ceci, ne faites pas cela. Elle vous enseigne la moralité, le code, les règles du jeu; c'est cela votre conscience. A l'extérieur le gendarme, à l'intérieur la conscience; c'est comme cela que la société vous contrôle.

    Judas avait une conscience, alors que Jésus était dans la conscience de lui-même. Jésus était plus concerné par l'amour de la femme, de Marie Madeleine. C'était une chose si profonde que l'empêcher aurait blessé son amour. Elle se serait renfermée en elle-même. Verser le parfum sur les pieds de Jésus n'était qu'un geste. Derrière cela elle disait: "C'est tout ce que j'ai, c'est la chose la plus précieuse que j'ai. Verser de l'eau serait trop peu, c'est trop bon marché. Je voudrais verser mon cœur, je voudrais verser tout mon être..."

    Mais Judas était un homme de conscience, il regarda le parfum et dit: "C'est coûteux". Il est complètement aveugle à cette femme et à son cœur. Le parfum est matériel, l'amour est immatériel. Mais Judas ne pouvait pas voir l'immatériel. Pour cela vous avez besoin des yeux de la conscience de soi.


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  • 22. Le Coeur Fou

    La folle sagesse de Saint François d'Assise

    Le cœur a ses raisons que la raison ne peut pas comprendre. Le cœur a sa propre dimension d'être qui est complètement obscure pour le mental; il est plus élevé et plus profond que le mental, au-delà de sa portée.

    Cela semble fou, l'amour semble toujours fou parce que l'amour n'est pas fonctionnel. Le mental est fonctionnel. Il utilise tout pour autre chose, ce qui est la signification même d'être fonctionnel. Le mental est résolu, dirigé vers son but, il transforme tout en moyens et l'amour ne peut pas se transformer en moyen, voilà le problème. L'amour est le but en soi.

    Les fous ont toujours une sagesse subtile et les sages agissent toujours comme des fous.

    Dans les temps anciens tous les grands empereurs avaient toujours un fou à la cour. Ils avaient de nombreux sages, conseillers, ministres et premiers ministres, mais toujours un fou. Pourquoi ? Parce qu'il y a des choses que les prétendus sages ne sont pas à même de comprendre; que seul un fou peut comprendre. Car les soi-disant sages sont si idiots que leur ruse et leur intelligence leur obscurcit l'esprit.

    Un fou est simple et était nécessaire, car souvent les prétendus sages ne disaient rien par peur de l'empereur. Un fou n'a peur de personne, il parle quelles qu'en soient les conséquences. C'est ainsi qu'agit le fou, simplement, sans penser au résultat. Un homme intelligent pense toujours d'abord au résultat et agit ensuite. D'abord vient la pensée, puis l'action. Un fou agit; la pensée ne vient jamais en premier.

    Chaque fois qu'un être réalise l'ultime, il n'est pas comme vos sages, il ne peut pas l'être; il peut ressembler à vos fous mais il ne peut ressembler à vos sages.

    Lorsque saint François fut illuminé il prit coutume de se nommer "le fou de Dieu". Le Pape était un homme sage et lorsque saint François alla le voir, même le Pape pensa que cet homme était devenu fou. Il était intelligent, calculateur, habile; autrement comment aurait-il pu être Pape ? Pour devenir Pape l'on doit passer par la politique. Devenir Pape nécessite de la diplomatie, de la compétition agressive afin d'écarter les autres, les utiliser comme des marches et les jeter ensuite. C'est de la politique… parce qu'un Pape est un chef politique. La religion est secondaire ou même inexistante. Comment un homme religieux pourrait-il se battre et être agressif pour un poste ? Ce sont seulement des politiciens.

    Saint François vint voir le Pape et le Pape pensa que cet homme était un fou. Mais les arbres, les oiseaux et les poissons pensaient différemment. Lorsque saint François allait à la rivière les poissons sautaient pour célébrer sa venue. Des milliers de gens ont été témoin de ce phénomène; des millions de poissons sautaient ensemble, toute la rivière disparaissait sous les sauts des poissons. Saint François venait et les poissons étaient heureux. Et partout où il allait les oiseaux le suivaient, venaient se poser sur sa jambe, sur son corps, sur son genou. Ils comprenaient ce fou mieux que le Pape. Même les arbres devenus secs et qui allaient mourir reverdissaient et fleurissaient à nouveau si saint François s'en approchait. Ces arbres avaient compris que ce fou n'était pas un fou ordinaire. C'était le fou de Dieu.


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  • 23. La Prière.

    L'amour et la loi de Moïse

    Laissez vos gestes être vivants, spontanés. Laissez votre propre conscience décider de votre façon de vivre, de votre mode de vie. Ne permettez à personne d'en décider. C'est un péché que de permettre à un autre d'en décider. Pourquoi est ce un péché ? Parce que ça ne viendra pas de vous, cela restera superficiel, ce sera de l'hypocrisie.

    Ne demandez à personne comment prier. Laissez l'instant décider, laissez l'instant être décisif et la vérité de cet instant sera votre prière. Et une fois que vous aurez permis à la vérité du moment de vous posséder, vous commencerez à grandir et vous connaîtrez les splendides beautés de la prière. Vous êtes entré sur le chemin.

    Une célèbre histoire sur Moïse.

    Il traversait une forêt et il vit un homme prier. L'homme disait de telles absurdités que Moïse du s'arrêter. Ce que disait l'homme était profanation, sacrilège. Il disait: " Dieu, vous devez parfois vous sentir très seul; je peux venir et demeurer avec vous comme une ombre. Pourquoi souffrir de la solitude alors que je suis là ? Et je ne suis pas inefficace, je vous donnerai un bon bain et j'enlèverai les poux de votre corps et de vos cheveux..."

    Des poux ? Moïse ne pouvait pas en croire ses oreilles; de quoi cet homme parle t-il ? "Et je vous ferai la cuisine, tout le monde aime ce que je prépare. Je ferai votre lit et je laverai vos vêtements. Lorsque vous serez malade je m'occuperai de vous, je serai une mère pour vous, une épouse pour vous, un domestique, un esclave; je peux être tout ça à la fois. Envoyez-moi simplement un signe et je viens..."

    Moïse l'arrêta et lui dit: "Que fais-tu ? A qui parles-tu ? Des poux dans les cheveux de Dieu ? Il a besoin d'un bain ? Arrête ces bêtises ! Ce n'est pas ça la prière. Dieu sera offensé par tes propos".

    L'homme regarda Moïse, tomba à ses pieds et dit: "Je suis désolé, je suis un homme illettré, ignorant. Je ne sais pas comment prier. S'il vous plaît apprenez-moi !"

    Alors Moïse lui apprit la bonne façon de prier et il était très heureux d'avoir mis un homme sur la bonne voie.

    Heureux, son ego enflé, Moïse partit; lorsqu'il fut seul dans la forêt, une voix tonnante venue du ciel lui dit: "Moïse je t'ai envoyé sur la terre pour conduire les gens vers moi, pour les rapprocher de moi, pas pour faire fuir mes adorateurs et c'est exactement ce que tu as fait. Cet homme est l'un de mes plus proches. Retournes, fais-lui des excuses et retire-lui ta prière ! Tu as détruit toute la beauté de ses paroles. Il est sincère, il aime, son amour est vrai. Quoi qu'il disait, il le disait à travers son cœur, ce n'était pas seulement un rituel ! Ce que tu lui as appris n'est qu'un rituel, il le répètera, mais cela sera seulement sur ses lèvres, cela ne viendra pas de son être.


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  • 24. L'Abus de Pouvoir

    Comment Vivekananda à perdu sa clef

    Le seul antidote contre le mauvais usage des pouvoirs psychiques est l'amour, sinon tout pouvoir corrompt. Cela peut être la richesse, cela peut être le prestige, cela peut être la politique ou cela peut être psychique; cela ne fait aucune différence. Chaque fois que vous vous sentez puissant, si vous n'avez pas l'amour comme antidote, votre pouvoir va devenir une calamité pour les autres, une malédiction; car le pouvoir rend aveugle.

    L'amour ouvre les yeux, l'amour nettoie les yeux... votre perception devient claire.

    Dans l'ashram de Ramakrishna à Dakshineshwar, près de Calcutta, il y avait de nombreux disciples et Vivekananda était un des plus intellectuel. Il y avait également un homme très simple qui était aussi un disciple; son nom était Kalu, un pauvre homme. Il était si fidèle, si religieux, si émotif, qu'il avait dans sa chambre des centaines de statues de dieux différents. Tôt le matin il prenait son bain dans le Gange et ensuite l'adoration de ces dieux commençait; bien sûr chaque dieu devait être adoré de manière identique autrement l'un d'entre eux aurait pu se sentir offensé. Kalu y perdait sa journée et tout le monde se moquait de lui: "Que fais-tu ? Un seul Dieu suffit !"

    Vivekananda était le plus empressé à ridiculiser Kalu et il lui disait: "Tu es tout simplement stupide, ce sont juste des pierres et tu gaspilles ta vie".

    Un jour Ramakrishna donna à pratiquer à Vivekananda une méthode d'éveil de la conscience; "Entre dans ta cellule, ferme la porte et pratique cela". Lorsque Vivekananda parvint à un certain niveau, il se sentit si plein de pouvoir qu'une idée lui traversa l'esprit; si par transmission de pensée je dis maintenant à Kalu, prends tous tes dieux et jette-les dans le Gange, il le fera.

    Et c'est ce qu'il fit; dans sa cellule, juste en lui-même, il dit: "Kalu, prends tous tes dieux et jette-les tous dans le Gange".

    Kalu mit tous ses dieux dans un grand sac et traînant le sac, il descendit vers le Gange.

    Ramakrishna vit cela, courut vers lui et lui demanda: "Que fais-tu ?"

    Kalu dit: "J'ai soudain entendu une voix, elle venait de Dieu lui-même car il n'y avait personne dans la chambre et elle disait: "Kalu rassemble tous tes dieux et jette-les dans le Gange. C'était si fort que je ne pouvais pas résister".

    Ramakrishna lui dit: "Viens ! Ramène tes dieux et je vais te montrer d'où venait la voix". Il frappa à la porte de Vivekananda, Vivekananda sortit; Ramakrishna était très en colère et lui dit: "Vivekananda c'est la dernière chose à laquelle je m'attendais de ta part ! Je t'avais dit d'être vigilent, non de détruire la vie d'un pauvre homme. Il est si candide, si plein d'amour, un si bel homme; comment as-tu pu faire cela ? Désormais tu n'atteindras plus jamais ce même niveau de pouvoir".

    Et l'on dit que Vivekananda mourut sans atteindre l'illumination. Bien qu'il devint le successeur de Ramakrishna; car il était grand orateur, doué de charisme et ayant une grande influence sur les gens, il mourut comme un homme ordinaire, sans atteindre la connaissance. La raison à cela fut qu'il avait troublé un homme candide; parce qu'il avait obtenu juste un peu de pouvoir et l'avait immédiatement utilisé, non pour le bien de quelqu'un mais pour lui nuire.


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  • Le philosophe, le mystique et l'orage.

    Un éclair n'illumine pas votre chemin, il ne remplacera pas une lampe dans votre main; il vous donne seulement un flash, une vision fugitive de la route devant vous. Mais cet unique aperçu est très précieux; maintenant vos pas sont assurés, votre volonté est forte, maintenant votre résolution d'atteindre votre destination est renforcée. Vous avez vu la route, vous savez qu'elle est là et vous n'errez pas sans but.

    Un éclair et vous avez un aperçu de la route sur laquelle vous devez voyager ainsi que du temple, la destination de votre voyage.


    J'ai entendu parler de deux hommes qui s'étaient perdus dans une forêt par une nuit noire. Un des hommes était un philosophe et l'autre était un mystique. C'était une forêt très dangereuse, très dense, obscure et pleine d'animaux sauvages. Un orage éclata soudain, les nuages s'éventrèrent, il y eut un gigantesque éclair.

    Le philosophe regarda le ciel, le mystique regarda le chemin. Au moment de l'éclair le chemin s'illumina devant eux. Le philosophe regarda l'éclair et se demanda: "Qu'arrive t-il ?" et il manqua le chemin.

    Vous êtes perdu dans une forêt plus dense que celle de l'histoire. La nuit est plus sombre, parfois un éclair luit, regardez le chemin.

    Un Tchuang Tzu est l'éclair, Bouddha est l'éclair, je suis l'éclair. Ne me regardez pas, regardez le chemin; si vous me regardez vous avez déjà perdu, parce que l'éclair ne continuera pas. Il ne dure qu'un instant et l'instant est rare où l'éternité pénètre le temps; c'est comme un éclair.

    Si vous regardez l'éclair, si vous regardez un bouddha et un bouddha est superbe, son visage fascine, ses yeux sont magnétiques; si vous regardez un bouddha, vous avez manqué le chemin. Regardez le chemin, oubliez le bouddha.

    Regardez le chemin et faites quelque chose, suivez le chemin, agissez. La pensée ne vous guidera pas, seulement l'action, car la pensée se passe dans la tête. Cela ne peut jamais être total; ce n'est total que lorsque vous agissez. Intéressez-vous à la vie ! La vie est la seule chose réelle. Ne continuez pas à vous informer sur ce qu'est la méditation. Méditez ! Ne continuez pas à vous informer sur ce qu'est la danse; il y a des encyclopédies sur la danse, mais tout cela ne veut rien dire si vous ne dansez pas.

    Jetez toutes ces encyclopédies ! Désencombrez-vous du savoir et commencez à vivre et lorsque vous commencez à vivre, alors les choses les plus ordinaires se transforment en beautés extraordinaires. Juste de petites choses, la vie consiste en petites choses; mais lorsque vous y apportez la qualité d'un amour intense et passionné, elles sont transformées, elles deviennent lumineuses.


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